Senseï

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L’heure de la rentrer sonne et une nouvelle saison commence ! Dès ce cette semaine, des milliers de clubs vont ré-ouvrir leurs portes. Pour certains ce sera, la reprise dans le club de l’année passée, pour d’autre se sera un changement, voir un commencement.

Aujourd’hui beaucoup d’écoles existent, dont plusieurs centaines d’enseignants représentent chacune d’entre elle. Alors où se rendre pour pratiquer ? Le choix d’une discipline n’est pas chose aisée, mais peu importe ce que l’on pratique, je considère qu’il y a du bon dans toute chose. Certains ont un penchant pour les sports de préhension, d’autres pour les sports de contact où les activités de compétition, un choix souvent guidé par les disciplines présentent à proximité du domicile, où du travail.

Mais au-delà de la forme de pratique, le choix de l’enseignant est à la fois tout aussi important. L’enseignant est à mes yeux ce qui importe le plus dans notre démarche, car au-delà de la pratique, c’est l’enseignant lui-même qui sera votre guide et votre contact direct avec la discipline. Néanmoins, trouver un bon Senseï, quelqu’un qui nous correspond, qui pourra nous guider dans la voie que l’on emprunte, n’est pas toujours évident.

Le terme Senseï en Occident et au Japon La traduction courante du terme Senseï en France est généralement « maître ». Une traduction liée à la difficulté de trouver, dans notre répertoire, un mot pouvant d’écrire avec exactitude sa signification. Il est donc important de préciser la signification exacte du terme Senseï qui est loin d’être la traduction que nous lui donnons.

Lors de mes recherches sur la traduction de certains termes, couramment utilisés dans les arts martiaux, je suis tombé sur ce site, qui décrit plutôt bien le sens de Senseï, et que je vous invite à lire en entier : http://www.parisaikidoclub.com/spip/spip.php?article233 Voici ce qui est dit :

« En japonais, sensei s’écrit 先生. Le premier caractère, , se prononce seul saki ou ma, et signifie respectivement devant, antérieur et d’abord. Le caractère est à la racine du verbe 生まれる, naître, et désigne plus généralement la vie. On le retrouve ainsi dans ;学生, gakusei, l’étudiant (connaissance et vie), ou 衛生, eisei, l’hygiène (préservation et vie). Étymologiquement, le sensei est donc celui qui est né avant.  

En tant qu’aîné, le sensei dispose d’une expérience plus grande que ceux qui le suivent. Il est donc voué à leur transmettre cette expérience. C’est pourquoi ce terme désigne avant tout l’enseignant, le professeur. Il est utilisé très couramment au Japon. En particulier, il suffixe le nom de tout enseignant, y compris les médecins. 山田先生 signifie « professeur Yamada » ou « docteur Yamada ». Dans cet usage, il comporte une nuance de respect, mais moindre que celle qui est attribuée en français au terme « professeur ». En effet, ce mot est en général réservé aux professeurs d’université ou assimilé, signifiant de fait que la personne est titulaire d’une chaire. Au Japon, être professeur des écoles suffit à être sensei. Il n’est donc entouré que du respect dû à celui à qui on confie la formation d’autres personnes, et certainement pas se l’aura mystique implicite dans le terme de « maître ». Je tiens d’ailleurs à faire remarquer que la traduction de 先生 par « maître » ne figure dans les deux dictionnaires bilingues que j’utilise que comme composé pour « maître d’école » ou « maître de musique ». On peut alors se demander d’où provient l’usage particulièrement respectueux qui en est fait dans les arts martiaux. » 

Le Senseï désigne donc chaque personne, ayant une plus grande expérience que nous dans un domaine particulier, vouée à transmettre son expérience. Il n’est donc pas un simple instructeur et endosse le rôle de guide dans la voie que nous avons choisi.

Quelques pistes de pratiques  Au cours de stages, j’ai rencontré et pratiqué avec de nombreux enseignants. J’ai souvent été touché par leur personnalité, leur sensibilité et leur ouverture d’esprit. Pour la plupart, j’ai assisté à des cours ou stages qu’ils donnaient, et j’ai beaucoup apprécié leur approche des Budo, tant au niveau humain que technique et pédagogique.

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Pour aider les débutants...

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... et les plus anciens aussi !

Voici un rappel. Il vaut mieux d'abord comprendre comment faire plutôt que comment le dire. Mais parfois on apprend plus facilement quand le sens des mots est déjà étudié.

En entrant dans le dojo :

Saluez le lieu de votre entraînement. Entrez à ce lieu par le pied gauche. Rangez vos chaussures, les talons vers l'intérieur.

Commençons par l'échauffement en comptant en japonais. Il faut cultiver votre KI dès le premier exercice!

1 : ICHI (it'chi )
2 : NI
3 : SAN
4 : SHI
5 : GO
6 : ROKU ( lokou )
7 : SHICHI (chi-t'chi)
8 : HACHI ( hha'tchi)
9 : KYU
10 :

Le début et la fin d'entraînement, petite cérémonie se fait à chaque fois. Le commandement , le geste et la phrase à dire sont sur le tableau ci-dessous :

Dirigeant vous annonce … :
Gestes demandées :
Elèves prononcent … :
SEIRETSU (Sé-Lé-tzu)
Alignement rapide
SEIZA (Sé-za)
Poser Genou-gauche en suite genou-droit, poser le shinai à côté de genou gauche en douceur. Tsuba au niveau de genou.
SHISEI (O TADASHITE !)
Menton rentré et nuque tendue
MOKUSÔ
Fermer les yeux, contrôler votre respiration, méditer, se calmer
MOKUSÔ YAME
Ouvrir les yeux
SHOMEN NI..... REI (Lé-ï)
Saluer vers autel ou symbole Pencher le corps et baisser la tête en silence
SENSEI NI....... REI
Saluer l'enseignant
ONEGAISHIMASU (début) ARIGATÔ GOZAIMASHITA (fin)
OTAGAI NI.......REI
Saluer l'enseignant
ONEGAISHIMASU (début) ARIGATÔ GOZAIMASHITA (fin)

À la fin du cérémonie, la Salutation au shomen et au Sensei sera inversée. On remercie d'abord aux enseignants. Quand il y a plusieurs enseignants, SENSEI devient SENSEI-GATA

Pendant des exercices de déplacement ASHISABAKI

Nous parlons souvent de : AYUMI ASHI, OKURI ASHI, HIRAKI ASHI , TSUGI ASHI.

KENDO SHISOKU (剣道四足/けんどうしそく) : littéralement « les quatre pieds du kendo », c'est à dire les quatre déplacements fondamentaux. AYUMI ASHI (歩 み足/あゆみあし) : littéralement « pieds-marcher », ou démarche normale, pour se déplacer rapidement ou sur une grande distance dans le dojo, on utilise cette façon de marcher qui se fait en SURI ASHI (摺り足/すりあし) « pieds qui glissent ». OKURI ASHI (送り足/おくりあし) : littéralement « pieds qui accompagnent ou qui envoient quelque chose ». Ce nom évoque bien ce déplacement, comme une maman qui accompagne un enfant à l'école ou dans la rue. Elle part en avant, tient son enfant par la main. Elle le tire s'il traîne, il la suit de près partout où elle va. HIRAKI ASHI (開 き足/ひらきあし) : littéralement « Pieds qui s'écartent ou qui ouvrent ». Pour quoi ces pieds s'écartent-ils ? Qu'ouvrent-ils ? HIRAKI ASHI pour mieux faire le mouvement TAÏ SABAKI (déplacement du corps). HIRAKI ASHI permet de sortir de l'axe pour une attaque, pour créer un effet de surprise ou pour enchaîner une contre–attaque ÔJI WAZA (応じ技/おうじわざ). TSUGI ASHI (継ぎ足/つぎあし) : TSUGI signifie « rapiécer » mais aussi « Successeur de père en fils », par exemple. TSUGI ASHI en kendo a un rôle de rapiéçage, parce que l'élan sera insuffisant de quelques centimètres et qu'il faut ajouter un tout petit pas pour atteindre l'objectif.  

Pendant des exercices de SUBURI il y a :

JYÔGE-BURI, NANAME-BURI, ZENSHIN-KÔTAI-MEN, CHÔYAKU-SUBURI Maintenant que nous avons commencé à comprendre les déplacements , nous pouvons faire SUBURI (素振り/すぶり) avec des déplacements de 2, 4 ou 8 directions. ( ci-dessous)  

kendo directions

 Le kanji SU (素) signifie « vide » mais aussi « base » et BURI (振) signifie « agiter quelque chose, secouer un tapis ou brandir un sabre ». Il existe plusieurs sortes de SU BURI :

  • JYÔGE BURI (下振り/じょうげぶり) : du haut jusqu'en bas ;
  • NANAME BURI (斜め振り/ななめぶり) : en diagonale ;
  • HAYA SUBURI (はや素振り/はやすぶり) : rapide ;
  • CHÔYAKU SUBURI (跳躍素振り/ちょうやくすぶり) : SU BURI « en sautant », armer en reculant, frapper en avançant.

Tous ces éléments permettent de s'entraîner à faire SHÔMEN UCHI (正面打ち/しょうめんうち) : UCHI (打ち/うち) signifie « frappe », SHOMEN (正面/しょうめん) veut dire « en face, directement en avant ».

SHINAI (竹刀/しない)

Soyez détendus au dojo ! Vous n'êtes pas aujourd'hui en face d'un adversaire, mais avec un partenaire.

D'abord essayons de corriger notre SEICHU-SEN (正中線/せいちゅうせん), littéralement : « correct-milieu-ligne » = la ligne droite.

La main gauche tient la partie arrière de la TSUKA et la main droite l'avant, tout près de la TSUBA (sans y être collée). Le pli formé par l'index et le pouce de chaque main doit être aligné avec la couture de la TSUKA, le TSURU (fil tendu entre la TSUKA et le SAKI-GAWA) et le nœud du NAKA-YUI.

Inspirez quand vous levez les bras, puis expirez, ça détend et ça relâche les épaules.

Faîtes comme si vous aviez un œuf cru sous chaque bras : il ne faut ni trop serrer, ni trop écarter vos bras pour ne pas écraser ni faire tomber les œufs.

 KAMAE (構え/かまえ) : la garde

 La garde que tout débutant doit connaître est CHUDAN NO KAMAE (中段の構え/ちゅうだんのかまえ).

Le kanji DAN (段/だん) signifie « étagère, escalier, grade ».

CHU (中) se prononce tchou comme Pikatchu et veut dire « milieu ».

CHUDAN NO KAMAE est la base de toutes les gardes : il faut regarder toujours droit en face, c'est apparemment simple mais parfois très difficile. Cette garde, qui est très naturelle mais droite et juste, permet d'avoir un champ de vision large. L'idéal est de la corriger face à un miroir en faisant attention à SEI-CHU-SEN, la ligne centrale du corps.

Face à Face!! 

  • Prononcer « ONEGAISHIMASU » en RITSU REI (= salut debout ) en regardant dans les yeux d'adversaire. Faites votre SONKYO ( Salut de combat, genoux plié, fesses sur les talons ), Prendre la garde « KAMAE ». Après le travail, rompre avec l'ordre de « KAMAE O TOKE ». Saluer mutuellement en baissant la tête mais ne pas quitter des yeux, dire : « ARIGATÔ GOZAIMASHITA »
  • Il y a plusieurs méthodes pour le changement de partenaire. On se déplace souvent un pas à droite. Le dirigeant annonce souvent « KOTAI ! IPPO MIGI » ( = changement ! Allez un pas à droite ) suivant « YAME » (= Stop ! ) et « KAMAE O TOKE » ( = Rompez ! ). KOTAI veut dire également « Changement de rôle » , on utilise aussi pour inverser le rôle de MOTODACHI et KAKARI-TE. Pour commencer et recommencer vous entendez : « HAJIME »
  • Les enseignants et les expérimentés dans le groupe prennent d'abord le rôle de MOTODACHI pour faire travailler KAKARI-TE. MOTODACHI se met côté KAMIZA ou SHINZEN ( place haute, autel ) ou SHOMEN ( en face )

La première année, vous avez beaucoup de choses à apprendre. Demandez et parlez aussi à d'autres personnes des explications et des interprétations. Pour vous les débutants, c'est d'abord connaître ces commandements pour pouvoir suivre les cours. Commencez par vous mémoriser tous ces mots en caractère gras. Vous ne serez pas perdus pendant l'entraînement quotidien. Le professeur n'a pas besoin de vous répéter. Comme tous ces mots sont utilisés partout dans le monde, vous pratiqueriez sans problème dans les autres dojo. Bon courage ( GANBATTE !! ) à vous et surtout prenez plaisir d'apprendre. N'hésitez surtout pas à poser des questions aux enseignants !

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Maxime

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kendo desordre

Regarde tes pieds, et réfléchis bien sûr toi-même:
Si tu mets du désordre à l'entrée du dojo,
Il y aura du désordre dans ton cœur (esprit)


maxime affichée à l'entrée du dojo du commissariat de Kyoto
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Les Français aiment MOKUSO

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Bonjour,
Depuis que j'ai évoqué les conseils de la ZNKR à propos de la cérémonie de début et de fin de l'entraînement, beaucoup de questions et opinions diverses sont apparues.

Je voudrais donc ajouter quelques explications.

La manière de faire peut varier d’un dojo à un autre, sans qu’il y ait forcément des erreurs. Suivez cependant les enseignements de votre sensei, la coutume et la tradition de votre dojo, tout en vous adaptant aux manières différentes quand vous visitez d’autres dojos.

Sachez juste quelques détails :

- Le mot : MOKUSO et le geste " les mains jointes sur la cuisse et devant le ventre " vient de la pratique de Bouddhiste ;

- L'autel KAMIDANA et le commandement "SHINZEN NI REI" viennent du Shinto ;

- Le mot : SEIRETSU est utilisé chez les militaires ou dans les écoles ;

- Le mot SEIZA s’écrit de 2 façons différentes, avec des significations distinctes :

     * 正座 SEIZA = s'assoir correctement, sur les genoux ;

     * 静坐 SEIZA = s'assoir calmement (pour se vider, méditer, se décontracter, améliorer sa respiration... )

Les yeux à moitié fermés (HANGAN) se fait quand on pratique ZAZEN, mais on peut ne pas les fermer ou les fermer complètement pendant la méditation. On n'a pas forcément besoin de joindre les mains pour réfléchir (ou se concentrer)...

En discutant avec vous, j'ai compris que les Français ne prêtaient pas vraiment attention à tous ces détails d’origine cultuelle et religieuse. La cérémonie de début et de fin de l'entraînement est simplement exécutée pour "marquer" un moment de recueil, de tranquillité, où on peut réviser et réfléchir, calmer sa respiration. On peut imaginer que ce geste "très asiatique" attire l'attention de beaucoup de monde.

Vous êtes informés que plus en plus d’écoles ou de dojo "modernes" s’orientent vers l'éducation laïque. C'est pour cela que quand vous serez au Japon, vous pourrez visiter des Dojo où on ne dit pas forcément MOKUSO, on ne salut exactement pas de la même façon. Ne vous étonnez pas ! Suivez la pratique de chaque dojo une fois vous serez sur place.

Merci de votre attention et au plaisir de vous rejoindre pour discuter de ce sujet (ou d’autres).

J’espère avoir contribué à lever certaines confusions ou malentendus.

Cet article a été écrit par Minori Daniel-Endo Senseï du HAKUYU-KAI

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